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Le rouge ou cinabre est un sulfure de mercure relativement répandu .On a constaté sa présence dans divers sols argileux ou calcaire mais il est également présent dans les coulées de lave volcanique.Le pigment est obtenu par broyage et lavage du minerai.L’adjonction de souffre permet d’obtenir du vermillon.Selon le moine Theophile on obtenait au XII ième siécle le vermillon par chauffage de ceruse ou blanc de plomb,jusqu’à obtention d’un résidu couleur vermillon.
Le rouge compléte la premiére triade chromatique (blanc-noir-rouge)utilisée dés la préhistoire et pérennisée par les peuples noirs d’Afrique.Il ouvre ainsi la deuxiéme triade chromatique adoptée par les blancs d’occident(rouge-vert-bleu).Hautement symbolique le rouge fut la premiére valeur chromatique a étre reconnue par les hommes comme couleur.En effet ,physiologiquement la perception du rouge reléve de la sensation colorée,les autres composants de la gamme chromatique étant plutot perçus comme des sensations lumineuses.Quand on sait l’importance de la lumiére pour la religion catholique,on peut extrapoler sur la place particuliére que devait occuper le rouge symbolisant par ailleurs le sang du christ,dans la peinture romane.
Pourtant le cinabre ou rouge vif fut assez peu utilisé en peinture murale en France à l’époque romane,peu utilisé en grands aplats et particuliérement dans les régions du centre Ouest qualifié de région a peintures a fond clair si riches en vestiges peints du XII ième siécle.Néanmoins le cinabre fut utilisé pour le traitement des détails,a St Savin notamment au niveau des vétements(robe rouge de Eve filant la quenouille)mais aussi dans la Limousin (vieillards de St Junien,peintures des Salles Lavauguyon,ou plus au Sud aux fresques (restaurées)de St Emilion,mais aussi a Saint Aubin d’Angers ou des touches de rouge viennent accompagner les bleus aux peintures évoquant l’épopée des rois mages aux arcades de la galerie de cloitre.
Cette utilisation ciblée du rouge dans les églises d’un grand centre ouest,tient au fait que les peintre avaient remarqué le caractére filtrant du rouge et observé combien la lumiére tamisée qui régnait dans les églises romanes éclairées uniquement par de de petites ouvertures et la lueur des cierges,opacifiait les rouges et exaltait les verts et les bleus
C’est une toute autre approche que l’on observe dans le sud en catalogne en particulier et dans les provinces limitrophes ou rouges et vermillon sont utilisés a profusion en particulier dans les peintures catalanes ou la présence du rouge quasi systématique est une caractéristique de ces oeuvres.Le rouge que l’on retrouve aussi réguliérement en Auvergne et Velay doit étre plutot interprété comme une persistance des influences byzantines.
Concernant le vermillon que l’on retrouve par touches dans divers édifices catalans et des pyrénées ,mais aussi en Auvergne et jusqu’en Ile de France a Chateau Landon,il convient surtout de lui attribuer un role d’éclairage des peintures et de rehaussement des couleurs voisines(Rois mages a Montgauch et St Plancard)

Touches de vermillon au Christ de la Céne de Angoustrine (Pyrénées orientales)Fin du XII iéme siécle)
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